Par la dégradation de l’environnement, on sous entend plusieurs facteurs, dont la pollution, causant la détérioration de plusieurs phénomènes biologiques. La pollution signifie plus exactement, l’accumulation de substances provoquant un déséquilibre dans le cycle naturel.
L’environnement en Algérie, est particulièrement confronté à ce type de phénomènes. Cela n’est d’ailleurs un secret pour personne, quand on sait que cela dure depuis des lustres. La population s’est même habituée à vivre dans l’insalubrité. Du simple citoyen, au chef de l’APC en passant par le patron de l’usine, tous ne daignent même pas prêter attention à ce qui les entoure. Sont ils seulement conscients, qu’ils contribuent chacun à sa façon, à perturber dame nature. Car pour la majorité des algériens “préserver l’environnement ” est un concept encore flou et sans grande importance. L’origine rurale de la majorité de la population, y est surement pour beaucoup. Les décharges d’ordures ménagères et autres détritus, éparpillés anarchiquement dans les rues et dans la nature, les tas de gravats qui gisent le long des routes, sont des exemples concrets du comportement anti écologique de la population. Là où l’on passe, on est agressé par toutes ces choses qui ne sont pas à leurs places. La pollution des oueds provient entre autres, du déversement de ces ordures à leur proximité. Les huileries ne sont pas en reste, avec les rejets des tas de grignons n’importe où. Les déchets industriels restent cependant, la cause principale de pollution irréversible de ces oueds. L’air n’est pas épargné, puisque la fumée qui se dégage de la majorité des usines n’est pas filtrée. Tout ceci est au détriment de la biodiversité, autrefois très riche dans le pays, et de la santé de la population. Les maladies respiratoires, de la sphère ORL et de la peau, sont en constante augmentation. La nature est ainsi très rancunière : l’homme est l’unique cause de la détérioration de l’environnent, il en paye lourdement les conséquences.
Ce qui inquiète les écologistes, ceux sont les attaques contre l’environnement où les conséquences sont irréversibles. En Algérie, en plus de la pollution, les choix économiques vont à l’encontre de la sauvegarde de l’environnement, menaçant ainsi la disparition de plusieurs espèces de faune et de flore. Nous citerons notamment les déboires du parc national d’El Kala, jadis considéré comme le parc le plus riche au monde. Le projet de l’autoroute Est-Ouest, coupant le parc en deux, est montré du doigt par les écologistes. Il n’y a pas très longtemps, le collectif de sauvegarde du parc national d’El Kala (PNEK), a fait une requête pour une demande d’audience au président de la république. Ils dénoncent d’après leur propos « un cas flagrant de transgression des lois par les pouvoirs publics», et demandent ainsi l’arrêt des travaux et le contournement du parc. Un autre phénomène et pas des plus anodins, concerne celui de la chasse a but lucratif d’animaux. Les plus menacés de disparition, sont le cerf de Berbérie, la mangouste, la genette et la belette. Ces animaux sans défense sont vendus aux chinois qui travaillent dans la région, et qui apprécient leurs viandes.
Il en est de même pour certaines espèces de flore dans le pays. On citera pour exemple le cas d’Ath Abbas, en petite Kabylie, où les pineraies sont menacées de disparition. Ces arbres n’ont pas été épargnés durant les feux de forets en été. Ceux qui ont survécu ont droit à la tronçonneuse en hiver. Coupés en buches, ils serviront de bois de chauffage ou de charbons pour la cuisine. A M’sila, des arbres centenaires ont été tronçonnés avec la bénédiction de la mairie. Ne serait ce l’intervention de la population, aucun n’aurait été épargné. A Naâma (atlas saharien), la direction de l’environnement de la wilaya a pour sa part, recensé 626 essences de plantes médicinales menacées de disparition. La cause principale serait la cueillette abusive, de ces plantes aux multiples vertus.
Les zones humides ne sont pas en reste, puisque celles-ci seraient les plus sensibles à toute forme de détérioration. Ces espaces où le facteur principal est l’eau, sont caractérisés par une importante biodiversité, dont entre autres : canards, poissons, zoo-plancton et phyto-plancton, en font partie. Malheureusement, ces zones ne bénéficient pas de lois protectrices rigoureuses, contrairement aux pays voisins comme le Maroc et la Tunisie, où l’intérêt porté aux zones humides est de plus en plus grandissant. À titre d’exemple, plusieurs oiseaux d’eau de la Macta, dans l’Oranie, seraient menacés par des constructions industrielles. Notons que la sonnette d’alarme sur l’industrialisation de cette zone humide, a été tirée par les défenseurs du site depuis les années 80.
Il est tout aussi utile de préciser, que plusieurs associations algériennes, œuvrent pour la protection de l’environnement. Il est cependant dommage de constater, qu’elles ne bénéficient d’aucun intérêt, ni d’aides consistantes des pouvoirs publics. Les résultats de leurs efforts restent souvent vains, surtout que la population ne suit pas. L’argument avancé est qu’elle a d’autres préoccupations, comme faire face aux difficultés quotidiennes de la vie. Des actions concrètes, relayées par les médias, doivent être menées. A cet effet, il faut saluer l’initiative prise à Bouira, d’aménager « une maison pour l’environnement », qui s’étalera sur 3 hectares, au centre de la ville. Elle comportera une bâtisse, un parc qui pour rassembler un maximum d’espèces végétales, un étang pour accueillir poissons, canards et autres cygnes. Tout autour, des locaux réuniront artisans et fleuristes. La nouveauté reste sans conteste, l’énergie qui sera fourni par deux éoliennes et des panneaux photovoltaïques. L’impact qu’aura ce parc pour le respect de l’environnement, vaudra mieux que toute autre forme de sensibilisation. Il est plus que temps, qu’une prise de conscience générale soit faite pour que soit rendu à la nature le respect qui lui est du. L’Algérie est trop belle, pour qu’on l’abîme ainsi. Les générations futures ne nous le pardonneraient jamais.
Par K-A