Le Pays Chaoui est le second plus grand territoire Berbère en Algérie après celui des Touaregs. Il est le territoire du groupe ethnique du même nom, les Chaouis, ou icawiyen en Tamazight.
Géographie, population et langue
Le coeur du territoire Chaoui se situe dans les Aurès, dans l’est algérien. Mais la population Chaoui occupe un territoire beaucoup plus vaste, allant jusqu’à Constantine, Skikda et Annaba au nord, Souk Ahras et Tébessa à l’est, Biskra au Sud, et M’Sila à l’ouest.
La ville d’Arris est la capitale des Aurès. Perchée à 1000m d’altitude, elle représente aujourd’hui le noyau de la culture et de la langue Chaoui. Il s’agit également de la ville du résistant Mostefa Ben Boulaïd, et un bastion important de la guerre d’Algérie.
La langue Chaoui, au même titre que les autres langues Berbères, est encore très vivante, surtout dans la région allant de Oued Taga à M’chounèche. La région est chargée d’histoire et de nombreuses personnalités Berbère y sont issues (la Kahina, Massinissa, Jugurtha …).
La géographie est constituée de hauts plateaux et de reliefs. l’altitude est en moyenne de 1000m (par exemple pour Batna et Arris). On notera également la présence de nombreuses gorges creusées par l’ouest blanc (Ighzir Amellal). Les plus célèbres vont de la commune de Ghoufi à M’chounèche. On peut y visiter des habituation troglodytes.
Histoire des Berbères des Aurès
Sous l’Empire Romain
Durant l’antiquité, la région des Aurès voit s’affronter les rois Massinissa (Allié de Rome) et Syphax (Allié de Carthage). Massinissa sortira grand vainqueur de cette guerre. Il deviendra roi de toute la Numidie unifiée, intégrant désormais d’autres régions Berbères comme la Kabylie qui étaient sous le contrôle de Carthage.
Le roi Massinissa décède en -148, la Numidie est divisée entre ses trois fils. De même à la mort de Micipsa, la Numidie est partagée entre ses enfants et Jugurtha, fils Mastanabal et petit fils de Massinissa.
Jugurtha, qui avait été écarté du pouvoir par Micipsa et envoyé combattre en Hispanie, en revient avec une réputation positive et d’importantes alliances (la plus importante étant celle avec Scipion Émilien). Ce sont ses alliances qui vont l’amener à obtenir une partie de la Numidie, avant de se retourner contre Rome dans le but d’unifier à nouveau la Numidie. Cette guerre durera 6 ans entre -111 à -105.
Une politique romaine différente est alors mis en place dans les Aurès. Ceux qui le souhaitent peuvent demander la nationalité romaine. Cette période est celle de l’ouverture et de la mixité. Des Berbères deviennent romains, des mariages mixtes sont célébrés, la culture Berbère se répand dans l’empire. De nombreux lieux de distraction sont construits à Timgad, le plus connu est l’amphithéâtre qui peut accueillir 4000 personnes, qu’il est possible de visiter aujourd’hui encore sur les ruines de l’ancien Timgad. 27 bains thermaux sont également ouverts à toutes la population Berbère.
Les deux siècles qui s’en suivent sont relativement calmes. Il est tout de même à signaler la révolte de Tacfarinas, un soldat Berbère romain déserteur et révolté contre l’empire. Tacfarinas va maintenir les Aurès dans un état d’instabilité et de guerre durant sept longues années, causant de grande difficultés à l’empire romain.
A partir de 250 apr. J.-C, l’empire va lentement décliner dans la région, avant de définitivement laisser place aux vandales, puis les Byzantins et enfin l’arrivée de l’Islam avec les Omeyades. S’en suit un millénaire de guerres et de partages de territoires entre différentes dynastie musulmane, avant l’arrivée de l’empire Ottoman qui prendra le contrôle d’une partie des Aurès. Nous noterons durant cette période la révolte de Koceïla qui s’opposa à l’invasion de l’Islam, puis celle de la reine Kahina.
Pendant la guerre d’Algérie
Les Chaouis ont très largement contribués à l’indépendance de l’Algérie.
Les Chaouis n’opposeront que peu de résistance à l’arrivée des troupes françaises dans les Aurès. La révolte des Zaatcha sera l’une des seules à causer de réels pertes à la France (Environ 3000 morts).
Les Aurès seront, par contre, l’une des plus importante région lors de la guerre d’Algérie. Le résistant Chaoui Mostefa Ben Boulaïd fait partie des neuf chefs historiques du FLN.
Au 1er novembre 1954, ce sont les deux région de Kabylie et des Aurès qui déclenchent les premiers attentats, annonçant le début de la guerre d’Algérie. Dans les Aurès, des casernes sont attaquées à Batna, Khenchela et Biskra, un autocar est également attaqué à Arris. Enfin, un instituteur français est assassiné, faisant de lui la première victime française de la guerre d’Algérie.
Suite à ces attaque, l’armée française se déploie dans la région, organisant des opérations de ratissage. Comme en Kabylie, des camps sont créés pour regrouper les populations et ainsi mieux les maitriser. Ces camps d’internement ont été rendus possibles grace à l’instauration de l’état d’urgence en Kabylie et dans les Aurès.
La guerre d’Algérie s’étend par la suite à tout le territoire algérien, mais les deux régions Berbères de Kabylie et des Aurès resteront les bastions les plus importants de la révolution.
Personnages Chaouis célèbres
La cuisine Chaoui
La cuisine Chaoui est une cuisine très riche et ancienne.
Voici quelques recettes de cuisine Chaoui :